Invité de l’émission « Point de Vue » , le Dr Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal et président de l’Institut Panafricain de Stratégie (IPS), a livré un plaidoyer vibrant contre les violences faites aux femmes, dénonçant un fléau encore trop étouffé par le silence social.

« Ce qui me touche le plus profondément dans l’actualité nationale, c’est la violence faite aux femmes. Elle est partout, mais masquée par une omerta inacceptable », déclare-t-il.

Le leader du Mouvement Panafricain Citoyen Luy Jot Jotna a rappelé des chiffres alarmants : 7 femmes sur 10, âgées de 15 à 49 ans, ont subi une forme de violence dans leur vie, souvent au sein même de leur famille ou de leur couple. Pire encore, il déplore sept féminicides récents, mettant en lumière une réalité bien plus profonde que ce que les statistiques révèlent.

« Certains hommes pensent qu’une gifle n’est pas une violence. Il faut détruire cette mentalité ! », s’est-il indigné.

Saluant l’adoption récente par le Sénégal d’une charte contre les violences faites aux femmes lors du sommet de l’Union africaine, Cheikh Tidiane Gadio en appelle à une ratification rapide à l’Assemblée nationale. Mais il va plus loin : il plaide pour l’organisation d’une grande conversation nationale afin de transformer en profondeur les mentalités.

Pour lui, le combat contre les violences basées sur le genre doit devenir une priorité nationale, portée à la fois par les institutions, la société civile et les médias.

« Il faut arracher cette gangrène de notre société. Ce n’est pas un sujet marginal, c’est un sujet central », conclut-il, appelant à une mobilisation collective urgente.