Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a présenté, ce mercredi, devant l’Assemblée nationale, le Rapport économique et financier (REF) annexé au projet de Loi de finances initiale (LFI) 2026. Ce document, véritable boussole de la politique économique nationale, dresse le bilan des dix dernières années et définit les priorités du gouvernement pour une croissance plus résiliente, inclusive et durable, portée par le secteur privé.

Dans un contexte international marqué par un ralentissement de la croissance mondiale estimée à 3,2 % en 2025 et 3,1 % en 2026 selon le FMI, le Sénégal mise sur la stabilité macroéconomique, la consolidation budgétaire et la transformation structurelle de son économie.

Sur la période 2014-2024, le pays a enregistré une croissance moyenne de 5,5 %, mais cette dynamique s’est accompagnée d’une hausse de la dette publique, atteignant 119 % du PIB en 2024, et d’un début de désindustrialisation. Face à ce constat, Abdourahmane Sarr appelle à une rupture dans les modalités d’intervention de l’État, afin de redonner de l’espace au secteur privé et aux collectivités territoriales.

La Stratégie nationale de développement du secteur privé et de promotion de l’investissement (SNDPSI) constituera l’un des leviers majeurs de cette transformation, structurée autour de trois axes : le renforcement de la compétitivité des pôles territoriaux ; l’amélioration du climat des affaires ; et l’appui ciblé aux entreprises.

Le ministre prévoit une croissance de 7,8 % en 2025, stimulée par la montée en puissance du pétrole et du gaz, avant un ralentissement à 5 % en 2026. Parallèlement, un effort notable sera consenti pour assainir les finances publiques, avec une baisse du déficit budgétaire de 13,4 % du PIB en 2024 à 5,4 % en 2026.

Le financement du déficit reposera davantage sur le marché régional et les titres publics en monnaie locale, afin de limiter la dépendance vis-à-vis des emprunts extérieurs.

Abdourahmane Sarr a mis en avant les perspectives positives liées à l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2026, qui devraient stimuler des secteurs clés comme le tourisme, la restauration et les transports.

Le gouvernement ambitionne, à travers ce cadre macroéconomique crédible et durable, de positionner le Sénégal sur une trajectoire de souveraineté, de justice et de prospérité à l’horizon 2050, en partenariat étroit avec le Fonds monétaire international (FMI).