
À L’ONU, LE PRÉSIDENT FAYE ALERTE SUR LE CLIMAT ET APPELLE À UN SURSAUT DE SOLIDARITÉ INTERNATIONALE

Devant l’Assemblée générale de l’ONU, le Président Bassirou Diomaye Faye a alerté sur l’injustice climatique subie par l’Afrique et appelé à une solidarité internationale renforcée, fondée sur une volonté politique réelle et un multilatéralisme plus efficace.
Le Président Bassirou Diomaye Faye a saisi la tribune des Nations Unies pour lancer un cri d’alarme sur les effets du changement climatique, en insistant sur l’injustice que subit l’Afrique, continent pourtant faiblement émetteur de gaz à effet de serre. Il a aussi plaidé pour un multilatéralisme fondé sur la solidarité, la justice et la volonté politique de répondre aux urgences globales.
Climat : « une question existentielle » pour l’Afrique
Dans un discours engagé, le président sénégalais a qualifié le réchauffement climatique non pas de menace, mais de « question existentielle », qui touche de plein fouet ceux qui y sont le moins responsables. « L’Afrique ne représente que moins de 4 % des émissions mondiales. Et pourtant, sécheresses, inondations, érosion côtière et insécurité alimentaire rythment désormais la vie de nos populations », a-t-il dénoncé.
Face à cette « double peine insoutenable », Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé l’engagement du Sénégal envers l’Accord de Paris et a appelé à une transition climatique juste et équitable, qui passe par l’exploitation des ressources naturelles pour assurer un accès universel à l’électricité et amorcer une industrialisation compétitive du continent.
Des financements concrets pour une transition juste
Le chef de l’État a insisté sur l’urgence de mobiliser des financements conséquents pour l’adaptation, de simplifier l’accès aux fonds climatiques, et de garantir le transfert effectif de technologies vers les pays du Sud.
Il a salué la création récente du Fonds pour les pertes et dommages, tout en appelant à la mobilisation rapide de la communauté internationale pour alimenter ce mécanisme, destiné à financer les actions concrètes sur le terrain dans les pays les plus vulnérables.
Au-delà de l’enjeu climatique, le Président Bassirou Diomaye Faye a élargi son propos à l’ensemble des défis mondiaux, en affirmant que le monde dispose des moyens nécessaires pour éradiquer la faim, garantir l’éducation, la santé et la paix. Mais, selon lui, le véritable obstacle n’est pas d’ordre matériel : « Il est dans la volonté politique de faire du multilatéralisme un instrument de solidarité collective, de coopération plutôt que de confrontation. »
Dans une période où le système multilatéral est critiqué pour son inefficacité et ses lenteurs, le président sénégalais a appelé à en faire un levier de transformation, en plaçant la dignité humaine au cœur des décisions.
Un plaidoyer pour une ONU rénovée
À l’occasion du 80e anniversaire de l’ONU, Bassirou Diomaye Faye a exhorté les États membres à ne pas se contenter d’un constat d’échec ou d’usure de l’ordre international. Il a proposé de saisir ce moment symbolique pour relancer une dynamique de réformes.
« Le Sénégal reste fidèle à son engagement de travailler dans ce sens avec tous les membres de l’Organisation ; prêt à jeter les ponts, prêt à porter les réformes, prêt à poursuivre notre œuvre commune pour un monde de paix, de justice et de solidarité », a-t-il conclu.