
BASSIROU DIOMAYE FAYE À L’ONU : « GAZA NE VIT PLUS… ELLE EST DEVENUE UN ENFER POUR DES MILLIONS D’ÂMES »

Devant l’Assemblée générale des Nations Unies, le président sénégalais a dénoncé avec gravité la situation humanitaire en Palestine, appelant la communauté internationale à ne plus détourner le regard.
À la tribune des Nations Unies, le Président de la République Son Excellence Bassirou Diomaye Faye a livré un discours fort et engagé, appelant la communauté internationale à sortir de l’indifférence face à la tragédie qui se joue au Moyen-Orient, tout en plaidant pour un multilatéralisme plus juste, plus équitable et réellement représentatif des réalités actuelles.
Dans une intervention marquée par une tonalité humaniste et résolument critique, le Chef de l’État sénégalais n’a pas mâché ses mots au sujet de la situation en Palestine, notamment dans la bande de Gaza. « Gaza ne vit plus. Gaza, terre de larmes, de sang et de sueur, est devenue un enfer pour des millions d’âmes de tous âges, piégées dans une prison à ciel ouvert », a-t-il dénoncé, visiblement ému par l’ampleur de la catastrophe humanitaire.
Réitérant la position constante du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye a condamné «fermement» les violences et rappelé que la création d’un État palestinien indépendant, viable et dans des frontières sûres et reconnues reste la seule voie vers une paix durable. Il a souligné, en tant que président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, la responsabilité morale et politique qui incombe à la communauté internationale.
Un plaidoyer pour un multilatéralisme équitable
Au-delà du conflit israélo-palestinien, le président sénégalais a saisi l’occasion pour adresser un message plus large sur la nécessité de refonder les règles du jeu international. « La paix plutôt que les conflits ; la justice plutôt que l’indifférence ; le partenariat plutôt que les rapports de force », a-t-il martelé, appelant à replacer ces principes au cœur de l’action des Nations Unies.
Selon lui, le multilatéralisme, affaibli par des décennies de tensions géopolitiques et d’inégalités persistantes, doit retrouver sa vocation première : être un cadre unique pour la paix, la stabilité et la coopération entre les peuples. Cela suppose, a-t-il insisté, une réforme urgente de la gouvernance mondiale, aussi bien politique qu’économique et financière.
Reprenant une revendication portée de longue date par de nombreux pays africains, Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé le soutien du Sénégal au consensus d’Ezulwini, qui appelle à une représentation juste et équitable de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies.
« L’ONU, par sa vocation universelle, doit agir en pionnière », a-t-il plaidé, estimant que l’institution doit adapter ses modes de décision aux réalités du XXIe siècle, alors que ses membres sont passés de 51 à 193 depuis sa création en 1945.
A l’occasion, le Président Faye a rendu hommage aux pères fondateurs de l’ONU et à tous ceux qui, au fil des décennies, ont incarné ses valeurs, parfois « au péril de leur vie ». Il a appelé à faire vivre cet héritage, dans un monde en crise où les principes doivent rester constants malgré les bouleversements.