Lors de la cérémonie d’ouverture du Dialogue national, Amadou Ba, ancien Premier ministre et leader du mouvement Nouvelle Responsabilité a salué l’initiative du président de la République, qu’il a qualifiée de « geste d’ouverture à magnifier », malgré les tensions politiques persistantes.

Un engagement républicain dans un contexte difficile

Prenant la parole au nom de l’opposition républicaine, Amadou Ba a affirmé participer « par fidélité aux principes, foi en l’avenir et amour pour la patrie », tout en reconnaissant la dureté du climat politique actuel. « Plus le contexte est difficile, plus le dialogue devient une nécessité », a-t-il insisté.

Des propositions concrètes autour des trois axes du dialogue

Sur les libertés publiques, Amadou Ba a plaidé pour un « pacte national de pacification politique ».

Concernant le système électoral, il a appelé à renforcer les moyens et l’indépendance de la CENA, à donner corps au statut de l’opposition et à son chef, et à engager un consensus fort sur l’inscription automatique des jeunes électeurs.

Sur la refonte institutionnelle, il a proposé d’accroître la proportionnelle dans les législatives ou d’introduire un second tour dans le scrutin majoritaire, ainsi que de réformer la Haute Cour de Justice, actuellement dominée par la majorité parlementaire.

L’économie au cœur des préoccupations

Amadou Ba a insisté sur la nécessité d’inscrire les enjeux économiques à l’ordre du jour du dialogue : crise de l’emploi, dette, vulnérabilité budgétaire. Il a appelé à un Pacte national pour l’emploi productif, une réforme urgente de la politique budgétaire, et une meilleure mise en œuvre du nouveau référentiel stratégique de l’action publique.

Pour une gouvernance responsable et inclusive

Il a également prôné une conférence sociale nationale pour renforcer le Pacte de stabilité, et a insisté sur la reddition des comptes comme pilier d’une gouvernance crédible, dénonçant la répétition des scandales à chaque alternance.

Amadou Ba a aussi esquissé le rêve d’un Sénégal plus apaisé, où l’opposition serait écoutée, le débat loyal, la critique respectée. Il a lancé un appel à toutes les composantes de la Nation – majorité, opposition, société civile – pour bâtir ensemble un avenir de stabilité, de progrès et de dignité.