Le Sénégal a réaffirmé, mardi, son ambition d’offrir à chaque citoyen un accès équitable à des infrastructures d’assainissement fiables, à l’occasion de la Journée mondiale des toilettes 2025, présidée par le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dièye, aux côtés de son collègue des Infrastructures, Dethie Fall. Une présence conjointe qui traduit la volonté du chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, et du Premier ministre Ousmane Sonko de promouvoir une action publique coordonnée et cohérente dans ce secteur clé.

Lors de la cérémonie, le gouvernement a rappelé que l’accès à des toilettes sûres reste un défi mondial : 3,4 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à des services d’assainissement fiables et 354 millions pratiquent encore la défécation à l’air libre. Au Sénégal, près de deux millions d’habitants, principalement en milieu rural, vivent sans toilettes sécurisées, et 38 % des ménages de la région de Ziguinchor demeurent privés de services améliorés.

Dans cette dynamique, plusieurs projets structurants sont déjà engagés. À Nyassia, 133 latrines ont été réalisées en collaboration avec le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires Frontaliers (PUMA) pour les populations déplacées. En Casamance, 600 latrines familiales supplémentaires seront construites en 2026 avec l’ANRAC, en cohérence avec le Plan Diomaye pour la Casamance (PDC).

Le thème de l’édition 2025, « L’assainissement dans un monde en mutation », appelle à renforcer les efforts face aux impacts croissants des changements climatiques. Et les autorités entendent y répondre avec un portefeuille d’investissements d’envergure. Le programme RAAR mobilise ainsi 7,5 milliards FCFA pour la construction de 18 500 latrines familiales et 150 édicules publics, ciblant plus de 200 000 bénéficiaires, dont 10 000 élèves avec des installations adaptées aux besoins des filles.

Dans les régions de Kédougou et Tambacounda, le projet PASEA-RD prévoit 10 000 latrines supplémentaires et 30 édicules publics. À l’échelle nationale, les programmes intégrés PISEA, PAAD et PAHIS ambitionnent la réalisation de 120 000 ouvrages d’assainissement, pour un investissement global avoisinant 50 milliards FCFA. Le ministère mise également sur la réforme du secteur, la promotion de services innovants, l’auto-construction régulée et l’élaboration d’un schéma directeur dédié aux îles de la Casamance.

Ces efforts témoignent d’une stratégie pensée comme un levier de développement inclusif, mais aussi un instrument de paix durable, notamment dans les régions longtemps fragilisées. Dr Cheikh Tidiane Dièye a, à ce titre, invité les partenaires techniques et financiers ainsi que les collectivités territoriales à « maintenir leur engagement » pour accélérer la transformation du cadre de vie et construire un pays où « chaque Sénégalais aura accès à des toilettes décentes et à une meilleure hygiène ».