
BABACAR MBENGUE : « POUR DE GRANDS INVESTISSEMENTS, LE SÉNÉGAL A BESOIN DU FMI À SES CÔTÉS »

Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, Babacar Mbengue, maire de Hann Bel Air et membre de Taxawu Sénégal, a livré son analyse du plan de redressement économique et social présenté par le Premier ministre. S’il salue la vision affichée, il en pointe les limites, notamment sur le volet investissement.
Selon lui, le plan présenté ressemble davantage à un programme de réaménagement budgétaire qu’à un véritable levier de relance. « Ils veulent réduire le déficit en augmentant les recettes, mais on ne peut pas accroître les recettes sans faire d’investissements conséquents. Avec seulement deux milliards d’investissement au premier trimestre 2025, c’est très faible pour un État », estime-t-il.
Le maire souligne également que le plan mise surtout sur une hausse des taxes sur l’alcool, le tabac, le numérique ou encore les jeux en ligne avec un objectif de 1 000 milliards de recettes supplémentaires. Mais il s’interroge : « Si on augmente trop les taxes, est-ce que la demande ne va pas baisser ? Certains pays africains ont dû reculer face à ce genre de mesures, notamment dans le numérique. »
Pour Babacar Mbengue, la véritable clé réside dans l’investissement, et cela passe par l’appui des partenaires traditionnels du Sénégal, en particulier le Fonds monétaire international. « Si le Sénégal veut continuer de faire de grands investissements, créer des richesses, des emplois et de la valeur ajoutée, il nous faut le FMI à nos côtés. Le reste, c’est des négociations pour revoir les modalités, mais ce partenariat est nécessaire. »
Il reconnaît toutefois que les effets d’un tel plan ne seront pas immédiats. « On demande aux Sénégalais de supporter plus de taxes, et les résultats ne se verront pas avant plusieurs mois. Ce qui me rassure, c’est l’ouverture vers le secteur privé, avec les accords signés en Chine et en Turquie. Peut-être que dans les années à venir, ce secteur contribuera à résoudre nos problèmes. Mais il faut une véritable politique d’investissement. »