Nouveau visage à la tête de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS), Cheikh Bâ a été élu samedi avec 146 voix sur 273 suffrages exprimés, surpassant largement ses deux concurrents, Mouhamadou Ndiaye Sarr (76 voix) et Khaoussou Diop (51 voix). Président de chambre à la Cour d’appel de Dakar, Cheikh Bâ succède ainsi à Ousmane Chimère Diouf, président sortant.

À peine élu, le magistrat a donné le ton : neutralité, responsabilité, et indépendance guideront son mandat. « Nous n’avons pas d’adversaires, pas d’amis non plus. Notre seul souci, c’est rendre justice au nom du peuple sénégalais, dans la sérénité et la responsabilité », a-t-il déclaré face à la presse, appelant ses pairs à faire bloc autour de la mission républicaine de la magistrature.

Un programme en cinq axes pour une magistrature « debout »

Porté par une large majorité, Cheikh Bâ a été élu sur la base d’un programme qu’il qualifie de structurant, reposant sur cinq axes stratégiques. L’ambition : bâtir une magistrature « debout, unie, solidaire, et pleinement responsable devant le peuple sénégalais ».

Parmi ses priorités figurent : Le renforcement de l’indépendance de la magistrature, l’amélioration des conditions de travail et du bien-être des magistrats, la promotion d’un dialogue interinstitutionnel pour exécuter la justice « comme un projet de société », l’accessibilité accrue à la justice, notamment dans les domaines familial et pénal et une magistrature respectée, intègre et reconnue à sa juste valeur.

« Sans nous, ce pays n’existe pas », a-t-il affirmé, insistant sur le rôle central de la justice dans le fonctionnement de la République.

Un magistrat chevronné au parcours international

Avec plus de 20 ans d’expérience dans la magistrature, Cheikh Bâ n’est pas un inconnu. Juriste aguerri, expert en droit public, droit international et droits humains, il est également conseiller technique au ministère de la Justice. Il a mené plusieurs projets de réforme, particulièrement dans le domaine de la justice de proximité, et milite pour une transparence accrue et une innovation procédurale au sein des juridictions sénégalaises.

Formé aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, il a su conjuguer rigueur académique et pragmatisme institutionnel pour faire évoluer la pratique judiciaire. Cette solide expérience, tant nationale qu’internationale, renforce sa légitimité à la tête de l’UMS.

« Dès lundi, nous démarrons le travail », a annoncé Cheikh Bâ, déterminé à mobiliser les magistrats autour de sa vision. Il promet un mandat axé sur la revalorisation du corps judiciaire et le respect scrupuleux des principes républicains. Pour lui, l’UMS doit rester un rempart contre toute tentative d’affaiblissement de l’indépendance judiciaire.