
BASSIROU DIOMAYE FAYE : « LE TEMPS DU LIDIANTI EST RÉVOLU »

Ce vendredi, dans une atmosphère empreinte de gravité et d’espoir, le chef de l’État Bassirou Diomaye Faye a marqué un tournant décisif dans la trajectoire économique du Sénégal. S’exprimant en marge du lancement du Plan de Redressement Économique et Social « Jubbanti Koom », le président a pris la parole pour clarifier une ambition nouvelle : celle d’un État qui ne tâtonne plus, qui ne se « débrouille » plus, mais qui planifie, chiffre et assume.
« Oui, vous allez faire tout ça, mais comment ? » Cette interrogation, posée avec insistance par les partenaires techniques et financiers, notamment le FMI, trouve enfin une réponse. Et elle est limpide : « Toute l’ingéniosité du plan réside dans le chiffrage ligne par ligne de chaque action prévue, ce qui constitue, en agrégé, les 5 667 milliards de ressources projetées. C’est précisément ce type de rigueur que le FMI attendait comme réponse. »
Une rupture avec l’improvisation
Diomaye Faye n’a pas mâché ses mots en évoquant les pratiques antérieures : « C’est à cause du “lidianti” que le Sénégal s’est retrouvé avec une dette cachée. » Ce mot wolof, synonyme de débrouillardise improvisée, résume à lui seul la critique d’un système de gestion publique basé sur l’approximation, voire sur l’opacité.
Désormais, les temps ont changé. Le Président a tenu à distinguer la démarche actuelle de celles du passé, en mettant en avant un travail minutieux de budgétisation, accompagné d’un retour aux fondamentaux de la gestion publique.
Transparence retrouvée : vers une gouvernance assainie
Symbole fort de ce retour à la rigueur, la réactivation du Comité national de la dette publique vient restaurer un mécanisme d’alerte longtemps mis en sommeil. Car, selon le Président, c’est justement l’affaiblissement de ces dispositifs de surveillance qui a permis des pratiques comme la dissimulation de dettes.
L’exemple est édifiant : « C’est en procédant à la dissolution du HCCT que nous avons découvert que l’immeuble qu’il occupait avait été acquis par l’État depuis 2014, alors même que ce dernier continuait à payer des loyers pour ce bien. En 2024, cela a représenté une dépense de 3 milliards de francs CFA. » Une illustration concrète des dérives que le nouveau pouvoir entend corriger, avec méthode et sans complaisance.
Un État qui s’assume et qui rend des comptes
Le discours du président Diomaye Faye sonne comme un acte de rupture mais aussi de responsabilité. Il ne s’agit plus seulement de dénoncer, mais de proposer, structurer et agir. En soutenant le plan « Jubbanti Koom » élaboré par le Premier ministre Ousmane Sonko, le président affirme la cohérence d’un binôme exécutif qui place l’intérêt national au cœur de sa stratégie.