
CHEIKH TIDIANE YOUM | « IL FAUT INSTAURER UNE CULTURE SYSTÉMATIQUE DE REDDITION DES COMPTES »

Lors de la séance plénière sur la mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute cour de justice, le député non inscrit Cheikh Tidiane Youm a appelé à une transformation profonde de la culture politique et administrative au Sénégal. Il a tenu à rappeler que les ministres visés bénéficient encore de la présomption d’innocence, mais que le processus engagé découle d’un enchaînement institutionnel rigoureux.
« C’est le peuple qui avait confié des milliards à l’ancien régime. Le président Macky Sall lui-même avait demandé un audit à la Cour des comptes, et tout le monde sait ce que contient ce rapport », a souligné le député. Il a retracé la chaîne des responsabilités ayant conduit à cette procédure : rapport de la Cour des comptes, transmission au procureur de la République, saisine du ministre de la Justice, puis du président de l’Assemblée nationale.
Pour Cheikh Tidiane Youm, aucune manœuvre politicienne n’est apparente à ce stade de la procédure, qu’il considère conforme aux exigences de la transparence démocratique. Il insiste : la reddition des comptes ne devrait pas être perçue comme une arme politique, mais comme un fondement de la gouvernance moderne.
« Cela doit être un état d’esprit, une culture chez tout gestionnaire de deniers publics », a-t-il martelé. Il a interpellé l’ensemble de la classe politique et les administrateurs publics, leur rappelant que l’argent public provient du peuple, et qu’il exige des comptes. La confiance citoyenne, selon lui, impose rigueur, discipline et éthique.
Le député a déploré le laisser-aller et la corruption, qu’il considère comme des freins majeurs au développement du pays. Il appelle à une prise de conscience nationale : « Il est temps de changer d’état d’esprit. Il faut que nous, responsables politiques, inculquions cette éthique dans la gestion publique. »
Cheikh Tidiane Youm a souligné que le Sénégal ne peut construire un avenir solide que sur les bases de la justice, de l’intégrité et de la responsabilité.