Invité de l’émission Point de Vue sur la RTS, le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama, a dressé un constat sévère sur la gestion des inondations. Selon lui, le phénomène est hérité des années 1970, lorsque les sécheresses prolongées ont transformé des zones humides en terrains habitables, avant que le retour des pluies ne les submerge à nouveau.

Il rappelle que ces occupations n’auraient pas été possibles sans l’aval de l’État, qui a même loti certaines zones de captage, aggravant ainsi la vulnérabilité de Dakar et de sa banlieue.

Pour Seydi Gassama, la réponse actuelle, centrée sur l’urgence – plans ORSEC, pompes, interventions des sapeurs-pompiers – est coûteuse mais inefficace. Il plaide pour des solutions structurelles : délocalisation des populations installées dans des zones non-aedificandi, création de bassins de rétention et construction de canaux de drainage vers la mer.

« Il faut le courage politique d’indemniser, de reloger et de restructurer », a-t-il insisté, estimant que la corruption et la mauvaise gouvernance ont détourné des milliards destinés à ces programmes. Il a appelé à une meilleure articulation entre État et société civile pour garantir les droits économiques et sociaux des populations sinistrées, rappelant que « les droits humains sont indivisibles et interdépendants ».