
OUSMANE SONKO DEVANT LE SECTEUR PRIVÉ | « UN PAYS VIT DE FISCALITÉ, CELA NE VEUT PAS DIRE QUE LA FISCALITÉ DOIT ÉTOUFFER LE PAYS »

Le Premier ministre Ousmane Sonko a rencontré, hier, les acteurs du secteur privé pour présenter le plan de redressement économique et social du gouvernement. Devant un parterre de chefs d’entreprise, il a livré une vision sans détour sur la réforme fiscale et la nécessité de trouver des solutions durables aux difficultés structurelles du pays, notamment la dette intérieure.
Réagissant aux critiques sur la politique fiscale, le chef du gouvernement a rappelé que la fiscalité reste le socle de toute économie. « Un pays vit de fiscalité. Cela ne veut pas dire qu’elle doit étouffer le pays. Je suis partisan de taux modérés avec une assiette fiscale la plus large possible », a-t-il expliqué.
Selon lui, les alternatives comme la dette, l’aide au développement ou encore la politique monétaire échappent en grande partie au contrôle du Sénégal. « Même la dette est de la fiscalité différée, puisqu’on rembourse avec l’impôt », a-t-il ajouté.
Au-delà du court terme, Ousmane Sonko a insisté sur l’urgence de s’attaquer aux problèmes en profondeur. « Je ne veux pas que, dans deux ans, les mêmes difficultés liées à la dette intérieure reviennent. Il faut des solutions structurelles et définitives. »
Le Premier ministre a souligné que son gouvernement n’agit pas dans une logique électoraliste : « Si on était dans la dynamique des élections de 2029, on agirait autrement. Mais nous ne sommes pas là pour cibler les prochaines élections. Les Sénégalais jugeront sur la base de ce que nous aurons accompli. »
Évoquant les difficultés rencontrées par les entreprises, notamment dans le BTP, Ousmane Sonko a exprimé sa préoccupation : « Quand un entrepreneur peine à payer ses salaires, j’en souffre. Si j’avais aujourd’hui les moyens de régler la dette intérieure, je le ferais immédiatement. Mais je dois agir en fonction des capacités disponibles. »
Il a réaffirmé la volonté de l’État d’apporter des réponses durables afin de renforcer la confiance avec le secteur privé et de créer un environnement économique plus stable.