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SERIGNE SALIOU MBACKÉ « BOROM JAMONO »

a-la-une
09 août 2025
a-la-une

Il est des hommes dont le passage sur terre laisse une empreinte qui ne s’efface jamais, car leur vie n’est pas seulement une succession d’années, mais une offrande continue, un acte de dévotion ininterrompu. Serigne Saliou Mbacké, cinquième Khalife général des mourides, fut de ces âmes rares, pétries de lumière, façonnées pour guider, élever et purifier.

Un nom qui portait déjà la destinée

Né en 1915 à Diourbel, alors que son père, Cheikh Ahmadou Bamba, y était assigné à résidence par le pouvoir colonial, Serigne Saliou reçut un nom qui était déjà une prophétie : Saliou, « la Vertu ». Comme l’enseigne l’Imam Al-Ghazali, nommer un enfant d’après un saint attire sur lui l’aura et les grâces de cet illustre prédécesseur. Et de fait, la vertu ne fut pas seulement son nom : elle devint son essence, son souffle et son héritage.

Dernier fils vivant de Khadim Rassoul, il incarnait, aux yeux de la communauté, un lien direct avec le Serviteur du Prophète (PSL). Dans ses traits, sa retenue, sa parole mesurée, beaucoup disaient retrouver l’ombre et la lumière de Serigne Touba.

Le serment d’un guide

Le 13 mai 1990, à son accession au Califat, il prononça un discours inaugural d’une clarté limpide :

« Hormis l’Islam et la gestion de l’héritage de Serigne Touba, rien ne retiendra mon attention. »

Ainsi, il ferma la porte aux mondanités, aux sollicitations politiques et aux querelles d’hommes. Toute son énergie, toute sa pensée et toute son action se concentreraient sur la préservation et la fécondation du legs spirituel de son père.

Un éducateur façonné par la lumière

Pour Serigne Saliou, l’éducation n’était pas un simple transfert de savoir, mais une initiation à la noblesse de l’âme. Ses daaras, éparpillés à travers le Sénégal, associaient l’étude du Coran à l’effort agricole, rappelant que le travail est une forme d’adoration et un instrument de dignité.

Les enfants qu’il formait recevaient bien plus que des versets : ils apprenaient la discipline du corps, la patience du cœur, l’humilité de l’esprit. Il voyait en chacun un dépositaire du souffle divin, et ses paroles, simples et profondes, pénétraient jusque dans les fibres de l’âme.

Le bâtisseur silencieux

Serigne Saliou aimait les œuvres discrètes mais puissantes. Le projet agricole de Khelcom, vaste domaine de 45 000 hectares, témoigne de sa vision : une communauté autosuffisante, nourrie par son propre travail, libre de tendre la main à qui que ce soit.

Il poursuivit également la rénovation de la Grande Mosquée de Touba, l’achèvement de l’Université Islamique, l’assainissement et l’aménagement de la ville sainte. Chacune de ces œuvres portait la marque de sa constance et de sa piété silencieuse.

Un Islam à hauteur d’homme

En 2002, sans jamais mettre les pieds en France, il acquit un immeuble à Taverny et le destina à tous les musulmans désireux d’y prier en paix, dans le respect des lois de la République. Ce geste symbolisait sa vision : un Islam universel, débarrassé de toute violence et discrimination, ouvert à toutes les âmes sincères.

Pour lui, l’Islam n’était pas une identité fermée mais un océan de paix, de fraternité et de dépassement. À l’image de son père, il refusait toute assimilation du message prophétique à des idéologies humaines, et rappelait que la vraie noblesse réside dans la piété.

La sérénité d’un saint

Serigne Saliou traversa les tumultes politiques et sociaux sans jamais s’en mêler. Sa parole rare mais profonde était un baume sur les blessures de la nation. Sa sérénité, presque tangible, dissipait les inquiétudes de ceux qui l’approchaient.

Dans ses sermons, il revenait toujours à l’essentiel : « L’objet et la motivation de notre séjour terrestre : l’Adoration de Dieu. »

Et, dans un souffle de compassion infinie : « Je me repens en Dieu et implore Son Pardon en faveur de tous mes frères musulmans… »

Le départ d’un flambeau

Le 28 décembre 2007, à 92 ans, « Borom Jamono » rendit son âme à Dieu. Ce jour-là, un silence pesant couvrit la communauté mouride, comme si le souffle même de Serigne Touba s’était retiré. Beaucoup comparèrent ce vide à celui qui suivit le rappel à Dieu du Prophète (PSL) à Médine.

Mais Serigne Saliou n’est pas parti. Sa lumière habite encore les champs qu’il fit fleurir, les mosquées qu’il embellit, les enfants qu’il éleva, et les cœurs qu’il purifia. Comme l’avait prophétisé son père :

« Par Saliou, Dieu parachèvera toute mon œuvre et mon intention. »

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