
MISE EN ACCUSATION D’ANCIENS MINISTRES | LA DÉPUTÉE AMY DIA PLAIDE POUR UN « TRIBUNAL POPULAIRE » ET LA MÉDIATISATION DES PROCÈS

Lors des débats parlementaires sur la mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute cour de justice, la députée Amy Dia, membre du parti Pastef – Les Patriotes, a proposé une mesure inédite : la médiatisation intégrale des procès pour permettre aux citoyens de suivre, en toute transparence, le déroulement de la justice.
« Ce n’est pas cela, le changement, si l’on continue à faire les choses à huis clos. Il faut que les Sénégalais sachent ce qui se passe », a plaidé la députée, en appelant à ce qu’elle qualifie de « tribunal populaire », non dans le sens d’une justice expéditive, mais comme un espace public d’information et de redevabilité. Elle estime que la reddition des comptes ne peut se faire sans la participation ou, du moins, la pleine information du peuple.
Amy Dia souligne que « d’autres nations médiatisent leurs procès, et elles ne sont pas meilleures que nous. Le Sénégal peut et doit le faire. » Elle insiste sur la nécessité d’un changement de culture institutionnelle, où la justice ne serait plus perçue comme un mécanisme opaque réservé aux seuls initiés.
Tout en précisant qu’elle ne souhaite « la prison à personne », la parlementaire insiste sur la responsabilité morale des élus : « Si on m’accusait dans l’exercice de mes fonctions, je me présenterais volontairement devant la justice pour apporter des éclaircissements. » Pour elle, il est impératif que toute personne mise en cause puisse répondre des faits qui lui sont reprochés, dans un cadre équitable mais pleinement accessible à l’opinion publique.
Cette intervention s’inscrit dans une dynamique portée par plusieurs élus de la majorité, qui souhaitent reconnecter l’action judiciaire à l’exigence démocratique de transparence, en particulier dans les affaires impliquant la gestion des ressources publiques.