Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, Pape Fara Diallo, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a livré son analyse sur le récent remaniement ministériel marqué par l’entrée massive de membres du parti PASTEF dans le gouvernement.

L’universitaire s’est réjoui de la centralisation des infrastructures dans un seul ministère, confié à Déthié Fall. Selon lui, cette réorganisation apporte une meilleure cohérence et peut permettre au gouvernement d’obtenir « des résultats tangibles à court terme », à condition de privilégier l’entretien et la réhabilitation des routes plutôt que de se lancer dans de grands chantiers coûteux. « Plus c’est grand, plus on va s’endetter », a-t-il rappelé, appelant à des actions visibles et rapides, notamment dans les zones urbaines.

Interrogé sur le risque de voir émerger un « parti-État », Pape Fara Diallo a rejeté cette idée. « Les 54 % qui ont porté ce régime au pouvoir ne sont pas tous de PASTEF. Ce sont des Sénégalais convaincus par un discours de rupture », a-t-il expliqué. Pour lui, se limiter à nommer uniquement les cadres du parti serait une erreur stratégique : « Ils doivent ratisser large et mobiliser toutes les compétences, au Sénégal comme dans la diaspora, pour gagner du temps et répondre aux attentes pressantes des citoyens. »

Le politologue reconnaît toutefois que PASTEF dispose d’un vivier important de cadres, déjà largement représentés au sein de l’équipe gouvernementale. Mais il appelle à des ajustements réguliers : « Il faudra mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. »

Pape Fara Diallo a insisté sur l’importance de la mission confiée à Déthié Fall. « C’est une grande charge et il en mesure sûrement le poids. S’il échoue, c’est tout le régime qui échoue. »