Invité de l’émission Point de vue ce dimanche sur la RTS, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du service public, Olivier Boucal, a détaillé les grandes lignes de la réforme de l’administration sénégalaise, une priorité affirmée du président Bassirou Diomaye Faye dès son accession au pouvoir.

Selon le ministre, il ne s’agit pas d’une réforme parmi d’autres, mais du socle à partir duquel toutes les transformations attendues par les Sénégalais doivent s’appuyer : « Le président de la République l’a clairement dit dans son premier discours : l’administration doit s’adapter aux attentes du peuple. Elle doit changer en profondeur. »

Boucal rappelle que la transformation de l’administration est désormais inscrite dans l’agenda national de transformation, et qu’il ne s’agit plus d’un choix mais d’une nécessité. Parmi les axes prioritaires : l’amélioration de la qualité des services publics, la professionnalisation de la gestion des ressources humaines et une meilleure équité territoriale.

« Aujourd’hui, dans certaines zones du pays, on n’a même pas accès à un service public de base. Certains citoyens n’ont jamais vu un médecin spécialiste », a-t-il regretté.

Une enquête nationale de satisfaction menée avec l’ANSD a révélé une forte insatisfaction des usagers. Boucal pointe des procédures longues et inefficaces, un accueil déficient dans les hôpitaux et des difficultés récurrentes pour obtenir des documents administratifs. « L’administration accepte sa propre critique. Nous devons corriger ces dysfonctionnements. »

Par ailleurs, il insiste sur l’urgence de renforcer les compétences au sein de la fonction publique : « Sans ressources humaines de qualité, aucune vision ne peut aboutir. C’est pourquoi nous travaillons sur la formation initiale et continue des agents. »

Le gouvernement a lancé des concertations régionales dans toutes les zones du pays pour recueillir la parole des citoyens. « Le rapport issu de ces échanges sera bientôt remis au Premier ministre, qui coordonne l’action administrative. Il servira de base au plan de transformation », a indiqué le ministre.

Autre action en cours : un audit général de l’administration, commandé par le chef de l’État. Les travaux préparatoires sont terminés, et le processus sera lancé dans les prochains jours. « L’audit est indispensable pour avoir une photographie claire de notre administration, avant d’envisager des recrutements dans les autres secteurs », a précisé Olivier Boucal.

Toutefois, un recrutement spécial dans le secteur de la santé est d’ores et déjà prévu cette année. Le nombre exact n’a pas été communiqué, mais des travaux sont en cours pour en définir les contours.