L’administration sénégalaise va-t-elle connaître une réforme salariale de grande ampleur ? C’est ce que laisse présager le discours tenu par le Premier ministre Ousmane Sonko, ce lundi, lors de la présentation de l’Agenda national de transformation du service public. Face aux membres du gouvernement, aux hauts fonctionnaires et aux partenaires techniques présents, le chef du gouvernement n’a pas mâché ses mots sur la gestion des salaires au sein de l’État.

« Il y a des directeurs généraux qui perçoivent quatre, cinq, voire sept fois plus que le président de la République », a-t-il déclaré, qualifiant ces écarts de « dysfonctionnements qu’il faut corriger ». Selon lui, un rééquilibrage est non seulement nécessaire, mais urgent pour restaurer l’éthique dans la fonction publique.

Le Premier ministre a dressé un constat glaçant : « Le président perçoit moins de 5 millions, le Premier ministre autour de 4 millions, les ministres moins de 4 millions… Comment un fonctionnaire peut-il être milliardaire dans ce pays ? Ce n’est pas possible… Si on veut être milliardaire, il faut aller entreprendre. » Une formule choc, qui sonne comme un avertissement aux gestionnaires publics et à ceux qui profiteraient de leur position pour s’enrichir indûment.

Cette sortie s’inscrit dans une volonté plus large de refondation du service public, dont l’Agenda présenté ce lundi constitue le socle. Le premier ministre Ousmane Sonko veut rompre avec l’opacité et les privilèges non justifiés dans la haute administration, et faire de l’équité salariale un principe fondamental.